Introduction au Steampunk en 2 mn chrono

si vous ne voulez pas lire 😉

Des débuts confidentiels

Le steampunk est né dans les années 80 sous la plume de trois jeunes auteurs américains, K.W. Jeter, Tim Powers et James P. Blaylock comme une blague face au cyberpunk, mouvement en vogue à l’époque.

C’est dans les pages du numéro d’Avril 1987 du magazine de science-fiction Locus, en avril 1987, que le mot Steampunk est pour la première fois imprimé, grâce à un courrier de K.W. Jeter.

Lettre de K.W. Jeter au magazine Locus en 1987

Personnellement, je pense que les fantaisies victoriennes seront les prochains trucs à la mode si nous arrivons à trouver un terme correspondant pour Powers, Blaylock et moi. Quelque chose basé sur la technologie adéquate de cette époque; comme peut-être « Steampunk »…

Traduction de votre serviteur du second paragraphe du courrier de Jeter à Locus magazine.

Ni le Steampunk, ni les fantaisies victoriennes ne deviendront pas le « prochain truc » à la mode malgré quelques publications notables et une certaine popularité dans le domaine de la bande-dessinée.

10 ans plus tard, la vague Steampunk touche la France et de jeunes auteurs qui deviendront les fers de lance de l’imaginaire français s’en emparent. Mathieu Gaborit, Fabrice Colin et surtout Johan Héliot et son excellent « La Lune seule le sait » recyclent l’imaginaire français et le mélange au rétro-futurisme du Steampunk.

Il faudra cependant encore attendre les années 2000 pour que le Steampunk s’empare de toutes les formes de la création et devienne ce que nous connaissons aujourd’hui.

Les années 2000, l’explosion du Steampunk

  • C’est grâce au mouvement des makers, que le Steampunk va se transformer et sortir des pages de livres pour devenir des costumes, des Å“uvres d’art, de la musique etc.
  • C’est grâce à l’explosion du web 2.0 et en particulier des forums que les communautés Steampunk vont se créer.

En 2005, des makers comme la créatrice Kato, les bricoleurs Jake Von Slatt et Datamancer ou le groupe de rock Abney Park commencent à borner la culture Steampunk dans sa nouvelle forme.

Kato et Steampunk Couture
L’un des ordinateurs reconditionnés de Datamancer

Et aujourd’hui ?

Nous assistons aujourd’hui à une dissémination des communautés Steampunks en région et donc à une approche et une inspiration locale. Nous assistons également à une exploration de territoires mis de côté par le Steampunk des origines très centré sur l’occident. Des artistes comme James Ng ou Nisi Shawl démontrent que tout est possible avec l’esthétique Steampunk.

Une définition ?

Il est impossible de définir le Steampunk en tant que tel. Cependant je vais tenter de vous expliquer les concepts sous-jacents

Le Steam !

Le Steam (Vapeur en anglais) évoque :

  • La machine de la Révolution Industrielle qui a porté la Grande Bretagne en tant que super puissance mondiale. Dans le Steampunk, la machine a une grande place. Elle est vue comme bienfaitrice, contrairement à l’industrialisation qui en est faite. Elle est réparable, elle est palpable. Elle peut être également vue comme une extension de la Nature tant elle est parfois décorée.
  • Le gigantisme de la machine. Contrairement au cyberpunk, qui ne jure que par la miniaturisation, le steampunk, lui, veut du grand, de l’énorme, du fumant, du gigantesque.
  • Une esthétique pseudo-victorienne. Le steampunk s’empare du design du XIXème siècle pour s’en amuser et jouer avec ses représentations. Le steampunk ne fait pas de reconstitution historique mais vient réutiliser les belles tournures, les corsets, les chapeaux melons, les lunettes de conducteurs de trains etc. toutes les tenues en vogue dans les sociétés du XIXème siècle.

Le Punk !

Le Punk est la partie la plus complexe à aborder. Le punk dans le steampunk c’est :

  • Le Do It Yourself (le fait soi-même) directement hérité du mouvement punk des années 70 qui pour sortir de la consommation de masse proposait de fabriquer soi-même ses propres vêtements ou de customiser la mode mainstream. Le steampunk prône le DIY comme une valeur intrinsèque du mouvement. Mieux vaut recycler, modifier soi-même ou faire appel à un artisan plutôt que d’acheter dans un magasin ou de faire appelle à une production de masse en plastique provenant de pays où la main d’Å“uvre est exploitée.
  • Un certain non-respect (avec humour) de la « matière » du XIXème siècle. Le steampunk s’amuse et se joue de l’époque victorienne pour mieux la torde. Les steampunks portent leur corset au-dessus de la robe, met en scène Jules Verne et se fait rencontrer Sherlock Holmes et Conan Doyle son créateur. Tout est sujet à détournement.

Pour en savoir plus :

Bien-sûr, je viens à peine d’effleurer ce qu’est le Steampunk. Mais si votre curiosité est titillée voici de quoi avancer dans votre découverte.

Mon ouvrage Le Guide Steampunk