La bataille faisait rage au coucher du jour. Le zeppelin était en proie aux assauts des nefs de l’Empire Inca. Nous étions bien loin de nous douter que l’Empereur Atahualpa tenait tant aux quelques babioles que j’avais trouvé dans le tombeau de son père Huayna Capac !
Notre dirigeable avait fait une descente rapide vers les cumulonimbus pour couvrir notre fuite mais l’essaim des barges volantes incas nous avaient vite cerné. Ils étaient rapides, ils étaient sur nous et nous n’étions pas équipés pour la guerre.
Je me tenais sur le pont près à me battre, tentant de me remémorer mes années dans le Corps Expéditionnaire de Napoléon et surtout comment utiliser le fusil que le second m’avait confié.
Je pouvais voir les armures chatoyantes de nos ennemies, les plumes de leurs coiffes, les peintures de guerre sur leurs visages haineux. Je les entends encore hurler leur haine parfois la nuit ou leur peur…
Ce fut le son grave d’une corne de brume qui retentit en premier lieu. Mais il ne provenait pas des hommes d’Atahualpa.
Tout le monde se tût, les regards scrutaient le ciel aux alentours. Puis un énorme craquement se fit entendre et la barge devant moi vacilla, empalée dans un gigantesque éperon torsadé nacré surmonté d’un liseré doré. Les incas s’agrippèrent à ce qu’ils pouvaient, certains tombèrent par dessus bord vers une mort certaine quelques centaines de pieds plus bas.
Je serrai le sac contenant les disques d’or et le bâton de commandement de Huayna Capac contre moi. Puis surgit des nuages une énorme tête de licorne, figure de proue d’un gigantesque vaisseau. Sa coque ventrue était renforcée de plaques de métal rivetées et hérissées de bouches de canon qui firent feu immédiatement.
Un enfer de métal se déversa sur les barges inca. Le navire sortit totalement des nuages, révélant sa taille hors norme, trois magnifiques voiles gonflées, deux mâts principaux, un paire d’ailerons latéraux qui se rétractèrent quand les premiers canons tonnèrent. Sa poupe avait la forme d’une cathédrale dont la flèche battait pavillon noir flanqué d’une licorne blanche à l’œil bandé.
Diantre…. le White Unicorn… j’étais suis perdu…
La corne de brume retentit de nouveau, la soute s’ouvrit en deux et une multitude de navires volants hétéroclites jaillirent et se jetèrent sur les barges ennemies. Ils ne leur laissèrent aucun chance.
L’éperon nacré trancha en deux la nef inca précipitant les malheureux dans le vide et le White Unicorn manœuvra rapidement pour nous survoler.
Quel capitaine savait naviguer avec un tel vaisseau sans bruit, caché dans un nuage et fondre sans merci ?
Une échelle de corde me fut jetée pour me faire monter à bord. J’allais le découvrir sous peu.
[To be continued]
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